vendredi 21 décembre 2007


Une petite bafouille en hommage au crachoir: http://mccomber.blogspot.com/


Le tea party

La démocratie signifie traditionnellement ainsi qu'étymologiquement le règne du peuple. Si l’oligarchie et la monarchie sont le règne du petit nombre et d’intérêts particuliers, la démocratie est le règne de tous. Le peuple ne peut jamais joindre les rangs des privilégiés, mais l’aristocratie peut toujours se défaire de ses privilèges et joindre le peuple, car le règne du peuple, la démocratie, est le règne de tous pour tous, contre le règne du petit nombre. La démocratie, par essence, n’exclut donc personne et invite tous à gouverner en son sein. Jean-Jacques Rousseau a toutefois soulevé, dans Le contrat social, une difficulté inhérente à l’exercice de ce gouvernement de tous. Il se trouve qu’en régime démocratique peuvent régner deux types de volonté : la « volonté de tous » et la « volonté générale ». La « volonté de tous », nous la connaissons bien, c’est celle qui règne partout depuis la révolution américaine. Celle-ci exprime la résultante de la somme de toutes les volontés particulières. C’est-à-dire que lorsque c’est la « volonté de tous » qui prime, c’est que chacun, en votant, vote pour son intérêt personnel et sans jamais penser au bien commun. Qui est-ce alors qui gouverne? Celui qui gagne. Ceux qui se trouvent suffisamment d’intérêts particuliers en commun pour voter ensemble et former le plus grand nombre oppriment ensuite ceux qui n’ont pas les mêmes intérêts particuliers. Ceci, on l’observe, n’est en aucun cas le règne de tous pour tous. C’est peut-être le règne du plus grand nombre, mais cela consiste également en une forme de règne du plus fort. S’il advenait, par ailleurs, que ce soit la « volonté générale » qui commande la démocratie, alors chacun irait voter non en choisissant ce qui l’intéresse personnellement, mais en optant pour ce qui lui semble être le bien général. L’on peut certes arguer que c’est là un projet très utopique, qu’il est impossible de connaître le bien général ou qu’aucune solution applicable concrètement n’y pourrait convenir, mais admettons du moins que si chaque individu allait voter en faisant l’effort de penser au bien de tous, au lieu de ne toujours penser qu’à soi, il est possible que ’humanité pourrait s’en trouver mieux.

Or, que s’est-il passé lors de la révolution américaine, lors du Boston Tea Party quand on a scandé « no taxation without representation »? Était-ce la « volonté générale » ou la «volonté de tous » qui poussait alors les esprits vers un nouveau monde politique? Lorsque l’on raconte l’histoire des États-Unis et que l’on s’y félicite d’avoir instauré la démocratie, l’on a tôt fait de mettre en marche une rhétorique qui joue sur les tons de la « volonté générale » et du bien commun et l’on insiste alors sur le versant « representation » du slogan cité. Mais qu’est-ce donc qui a été le plus probant dans l’adoption du nouveau régime? Ne serait-ce pas plutôt le « No taxation »? En effet l’on peut penser que malgré les quelques esprits éclairés qui croyaient sincèrement renouveler l’humanité dans un esprit de justice, la démocratie ne s’est réellement instaurée que parce qu’elle servait certains intérêts personnels. Les nouveaux propriétaires, arrivés en Amérique, songeaient sans doute que les Anglais étaient bien loin pour demander des comptes. Ils se disaient sûrement qu’eux, maintenant, avaient une terre et qu’ils pouvaient à leur tour vivre comme les nobles d’outremer. Parce qu’il y avait alors beaucoup d’espace libre en Amérique et que tout restait à faire, chacun a pu se dire qu’il était dans son intérêt d’accorder aux autres la même liberté qu’à soi et d’ainsi accepter la démocratie. L’on aurait alors plus aucun compte à rendre à personne et chacun pourrait, dans l’abondance du nouveau monde, boire tout son soûl. C’est cependant quand les choses se resserrent et que tout n’est plus disponible pour tous que les problèmes politiques naissent. Et c’est dans ce cas que la démocratie devient nécessaire, mais aussi problématique.

Dans l’Amérique du dix-huitième siècle, la politique ne pose guère de problème de partage et la démocratie peut être adoptée sans arrière-pensée puisqu’elle n’est pas vraiment nécessaire. La démocratie ne sert alors pour la plupart que comme prétexte pour se débarrasser des Anglais. C’est sans doute beaucoup plus un problème d’ordre pécuniaire qu’un idéal politique de justice qui meut les esprits : l’on peut se voir décharger d’une lourde taxe, s’accaparer un fief et s’accorder le droit de le défendre avec un fusil. Mais l’on n’acquiert par là qu’une liberté essentiellement négative, la liberté du far west, pour ainsi dire. Il n’y a là aucun engagement politique réel de chacun envers tous, il n’y a pas de règne public, simplement un groupe d’individus qui s’arrangent ensemble afin que personne ne porte atteinte à la libre expression de leurs intérêts personnels. Ceci, comme nous l’avons dit, si l’on omet le fait que ce n’est guère édifiant, ne cause pas de réel problème en Amérique au dix-huitième siècle, car il y a suffisamment de tout pour chacun, mais quand ce n’est plus le cas, quand la population s’accroît au sein des Etats-Unis d’Amérique, et surtout, quand on s’aperçoit que les États-Unis ne sont pas seuls au monde et, en réalité, ne peuvent vivre dans l’abondance qu’en exploitant d’autres nations ou en important des esclaves, l’on est forcé de constater que la démocratie telle qu’instituée n’assure pas en partage le règne à tous. Construite pour servir des intérêts personnels, la démocratie américaine, c’est-à-dire planétaire, parce qu’elle n’a pas su à l’origine définir un devoir de chacun envers tous, ne sait plus que faire du bien commun.

L’on peut croire comme certains qu’ultimement, lorsque chacun suit son intérêt personnel, l’on en vient par magie au bien général. L’on peut penser comme d’autres que l’habitude de la structure démocratique en viendra sans doute à changer les esprits et, comme l’œil qui dans la noirceur en vient à voir clair, que les hommes finiront ainsi par se tourner vers la justice. Il me semble pourtant qu’il faut à l’heure actuelle s’apercevoir que lorsqu’une idée générale, en soi bonne, telle la démocratie, est implantée et appliquée pour les mauvaises raisons, les canaux par lesquels son effet s’est d’abord exercé se raidissent et ne laissent plus filtrer que ce qui est mû par ces mauvaises raisons. Ainsi, tenter de faire valoir la « volonté générale » dans le règne démocratique actuel, comme chacun peut s’en apercevoir par soi-même, ce serait comme tenter de faire passer un camion dans un fil électrique.

19 commentaires:

Mistral a dit…

En hommage, indeed. Tu fais la même erreur rédhibitoire que Mac. Vos posts sont trop longs. Trop longs! Personne n'a le temps ni le cran d'aller au bout. Vous noyez votre propos. Faut ventiler, tailler des paragraphes et des chapitres. Publier sur deux, trois jours un seul dossier. Les journaux le font bien.

Et pis y a pas que le hockey, tu sais. Ça t'arracherait pas un poumon de venir voir ton vieux cheval, une ou deux fois l'an.

Enfin: t'as le droit de répondre aux comms, tu sais. Personne va t'accuser de te commenter toi-même, ce qui est une autre affaire. En ne le faisant jamais, le blog a l'air froid, rébarbatif, inhospitalier, or tu t'es donné l'outil parfait pour faire accroire que tu n'es ni l'un, ni l'autre, ni le dernier.

M'en vas me coucher.

Mek a dit…

Bon, moi je trouve pas ça trop long, j'ai aucun problème avec la forme. Mais j'ai une vision radicalement différente de tout ça. Je suis en fait en désaccord presque total. Je sais presque pas par où commencer. Je reviendrai avec un flash bien concentré.

Franz Schürch a dit…

Cher Christian, les chapitres publiés sur quelques jours, c'est peut-être une solution, mais en même temps, cet endroit, comme son titre l'indique, est conçu pour ne pas être comme un journal. On peut, si quelque chose est intéressant, avoir le temps ou le cran de le lire. Si ce n'est pas intéressant ou si c'est stupide alors ce n'est pas la longueur qui pose problème. Si c'est la longueur qui doit être à tout prix et par principe empêchée, alors je j'ai un très sérieux problème, car il y a des choses qui méritent qu'on leur accorde du temps et de longs développements.

Mistral a dit…

Ben c'est ça. Je sais pas de quoi je parle. Je connais rien à ces choses-là. Faire passer un message? Kossé ça?

Anonyme a dit…

Ouais, je suis d'accord avec Mistral. (Tempeste, c'est plus cool que Jésus). J'ai pas le temps, ni le goût, de tout lire. Ça a l'air intéressant mais - fuck ! Trois heures! c'est long en crisse!

Je dis pas si vous étiez aussi intéressant qu'un roman de Carlos Fuentes mais là...

NO WAY !

Je lis pas mais j'aimerais ça.

Franz Schürch a dit…

C'est pas parce que c'est cours que c'est clair, hein?

Anonyme a dit…

Peut-être Monsieur Leboeuf devrait se contenter de lire ce qui est imprimé en permanence sur son splendide et unique plus beau nombril du monde. Au lieu de chialer sur ce qui lui échappe...

Franz Schürch a dit…

Ououh yeah, ça commence a être le fun icit. Y'a-tu quelqu'un qui sait comment on fait pour corriger les fotes d'ortograf dans un commentaire déjà envoillé?

Anonyme a dit…

YOUUUUU Fuck la biche! øûskémachaise?


_ _

Ya, pas moyen, Franz. C'est le gros reproche que je fais à Google. Pas moi, personnellement, mais, au nom du peuple..
_ _


anonyme : you mec, gangsta, t'arrives 3 heures trop tard. J'ai déjà donné.
_ _

Je me tchoupe.

Mek a dit…

Bon, finalement, y a eu des tornades, des murges, des longs dodos éthyliques, me revla.

Ce que je voulais dire est ceci. La vision étalée dans ce très beau texte présente un tableau analytique bien profond de la version des choses telles que présentée par les académies. Le travail que j'ai entrepris avec le Mauvais Siècle a cependant démontré que les institutions mêmes qui ont eu un rôle déterminant dans l'élaboration de l'HIstoire Officielle sont clairement coupables de conflit d'intérêt.

Tant le monde de l'audio-visuel, que la presse, les grandes maisons d'édition et les principales universités du monde sont sous contrôle ou subissent la pression (à divers degrés) des intérêts qui ont tout avantage à ce que le débat se fasse entre leurs deux mains gantées, c'est à dire la gauche, et la droite.

Toute cette notion nécessite une révision.
Il n'y jamais eu de « volonté de tous » et de « volonté générale ». Fadaises. Théories. La majorité n'a à peu près jamais régné nulle part, si ce n'est que par synchronisme fortuit avec l'intérêt de la classe dirigeante (pas le gouvernement, là, la vraie).

L'humanité ne se trouvera pas mieux, tant que les banques existeront. Tant que l'asphalte continuera d'occuper la terre et de l'empêcher de vivre.

Je vous rappelle avec agacement que les premières élections états-uniennes ne permettaient pas à toute la population de voter, et que même après l'émancipation, et même parmi les états qui accordèrent le droit de vote aux Noirs, il s'en fut pour compter leurs votes pour une fraction des autres. Il en est de même pour la femme, qui a bien fini par voter, mais dont les droits — je vous le rappelle — ne sont toujours pas égaux au vu de la constitution des É-U.

Dans l’Amérique du dix-huitième siècle, la politique ne pose guère de problème de partage. Euh… Faudrait peut-être se renseigner, ici… Euh… Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Tout ce paragraphe relève de la simple rêverie. Désolé.

Enfin, c'est gentil de me faire un hommage, et c'est chouette d'amorcer une réflexion sur ces sujets, mais il faut descendre dans la salle des machines, pour me rencontrer, c'est là que je bosse.


Amour, bisous, frags,
&.

Mistral a dit…

Une Histoire populaire des États-Unis, de Howard Zinn: toujours une source précieuse.

Mek a dit…

Zinn, oui, mais il est encore plein de toiles d'araignées. Je propose d'aller directos à Galeano et Tarpley, sans passer go, et surtout sans réclamer 200$. Nietzsche aussi, a écrit une très bonne histoire du 20e siècle. D'avance.

Franz Schürch a dit…

1) Le supposé paragraphe de rêverie, est peut-être un peu catapulté et sans nuance, mais je voulais simplement souligner certaines des raisons pour lesquelles l’idée de démocratie a pu s’imposer plus facilement en Amérique qu’ailleurs à la même époque.
2) Pour ce qui est l’hommage, il s’agissait d’une invitation à lire, pas à benoîtement emboîter le pas. Un hommage n’Est pas nécessairement de la promotion.
3) Quant au fait qu’il n’y ait jamais eu de véritable et concret « règne du peuple », je n’ai rien affirmer pour dire le contraire et cela n’a strictement rien à voir avec la distinction entre volonté générale et volonté de tous. Cette distinction ne pourrait à cet égard que souligner que même si l’on parvenait à détruire les banques et supprimer les quelques méchants qui exploitent méchamment tous les gentils, la plupart des auparavant gentils se dépêcheraient vite de trouver de nouveaux gentils moyens de les remplacer, parce que c’est que leur VOLONTÉ veut depuis le départ (ils pourraient vouloir autre chose : j’en parle d’en Villes invisible; il se trouvent qu’ils ne s’en sont encore jamais rendu compte).
4) Ce que j’affirme dans ce texte n’a rien d’emprunté à quelque « version classique », bien au contraire, mis à part peut-être si tu considère Rousseau comme un chantre de cette version classique, c’est du moins beaucoup moins « classique » que l’opposition entre les institutions et ceux qu’elles exploitent, entre les classes, et entre le petit nombre de méchants exploitants et la majorité qui est victime. Du reste, quant à Rousseau tu es bien pire que moins – et en cela ne t’inspirant pas des parties les moins ridicules de sa philosophie – avec ton dégoût de l’asphalte et tes mélopées à la gloire de la supposée bonté naturelle du plus grand nombre à l’exclusion des quelques méchants mus bien sûr par le côté obscur de la force.
5) L’accumulation de quelques faits historiques ne dispense pas de l’effort de les penser.
6) Nietzsche a en effet bien pensé, mais ce que tu affirmes n’est pas particulièrement tributaire de ses efforts, bien moins en tout cas que de Rousseau et tu ne me sembles pas avoir très bien saisi l’objet de sa révolte qui vise d’abord et avant tout le nihilisme.
7) Avant d’être grossier, il est bon de s’assurer d’avoir bien compris, même s’il se trouvait que celui qui parle ne s’est pas exprimer clairement et il faut être absolument sûr d’avoir raison, sans quoi l’on risque d’allumer des feux qui nous brûleront sans qu’on les voit.

Bisous quand même.

Franz Schürch a dit…

À lire, s'il vous plaît, avant le précédent qui est horriblement truffé de fautes, écrit sous l'effet de la colère, pas à cause de McComber, bien sûr, mais parce qu'on a accroché mon ordinateur et détruit ma première rédaction que j'ai été ensuite obligé de refaire. Cela ne se reproduira plus. Promis.

1) Le supposé paragraphe de rêverie est peut-être un peu catapulté et sans nuance, mais je voulais simplement souligner certaines des raisons pour lesquelles l’idée de démocratie a pu s’imposer plus facilement en Amérique qu’ailleurs à la même époque.
2) Pour ce qui est de l’hommage, il s’agissait d’une invitation à lire, pas à benoîtement emboîter le pas. Un hommage n’est pas nécessairement de la promotion.
3) Quant au fait qu’il n’y ait jamais eu de véritable et concret « règne du peuple », je n’ai rien affirmé pour dire le contraire et cela n’a strictement rien à voir avec la distinction entre volonté générale et volonté de tous. Cette distinction pourrait à cet égard simplement souligner que même si l’on parvenait à détruire les banques et supprimer les quelques méchants qui exploitent méchamment tous les gentils, la plupart des auparavant gentils se dépêcheraient vite de trouver de nouveaux gentils moyens de les remplacer, parce que c’est ce que leur VOLONTÉ veut depuis le départ (ils pourraient vouloir autre chose : j’en parle d’en Villes invisibles; il se trouve qu’ils ne s’en sont encore jamais rendu compte).
4) Ce que j’affirme dans ce texte n’a rien d’emprunté à quelque « version classique », bien au contraire, mis à part peut-être si tu considères Rousseau comme un chantre de cette version classique, c’est en tout cas beaucoup moins « classique » que l’opposition entre les institutions et ceux qu’elles exploitent, entre les classes, et entre le petit nombre de méchants exploitants et la majorité qui en est victime. Du reste, quant à Rousseau tu es bien pire que moi – et en cela ne t’inspirant pas des parties les moins ridicules de sa philosophie – avec ton dégoût de l’asphalte et tes mélopées à la gloire de la supposée bonté naturelle du plus grand nombre à l’exclusion des quelques méchants mus bien sûr par le côté obscur de la force.
5) L’accumulation de quelques faits historiques ne dispense pas de l’effort de les penser.
6) Nietzsche a en effet bien pensé, mais ce que tu affirmes n’est pas particulièrement tributaire de ses efforts, bien moins en tout cas que de Rousseau et tu ne me sembles pas avoir très bien saisi l’objet de la révolte nietzschéenne qui s’attaque d’abord et avant tout au nihilisme.
7) Avant d’être grossier, il est bon de s’assurer d’avoir bien compris, même s’il se trouvait que celui qui parle ne s’est pas exprimé clairement et il faut être absolument sûr d’avoir raison, sans quoi l’on risque d’allumer des feux qui nous brûleront sans qu’on les voit.

Mek a dit…

Cher Franz, vous vous méprenez, d'abord, je vous visite régulièrement et j'aime bien ce que je trouve ici. Quant à mon côté grossier, qui fait trembler les chaumières et pleurnicher les fifilles, je ne le retrouve nulle part dans mon commentaire, faudrait m'expliquer. Si je l'ai été, si je vous ai vexé, je vous présente mes excuses.

Point par point, respectueusement, du moins, j'essaie!

1- Votre rêverie m'énerve parce qu'elle nie les horreurs de l'esclavage. Je ne vais pas tout reprendre. Vous ne connaissez pas cette période et vous élucubrez. Ce n'est pas intéressant pour moi. Je suis fasciné par les faits, les mensonges de l'Histoire officielle et, également, par l'avenir.

2- Je sais ce qu'est un hommage, merci. Je me suis empressé de m'inscrire en faux même si je manquais de temps parce que votre texte va dans le sens contraire de ma démarche (très platement factuelle, steak-patates). Ça ne fait pas de nous des ennemis, je continue à venir vous lire et à prendre mon pied.

3- Je vous cite :
Il se trouve qu’en régime démocratique peuvent régner deux types de volonté : la « volonté de tous » et la « volonté générale ». Je dis que non. Que ni un ni l'autre n'arrive jamais. Que l'état est une aberration. Que ce que nous avons connu de la démocratie a jusqu'à présent surtout représenté un spectacle de grand guignol.

4- Je ne parle jamais de bonté et de méchanceté. Le bien et le mal, sont pour moi des niaiseries, des hobbys de curés qui s'emmerdent. Je ne suis aucunement intéressé par la morale, si ce n'est pour l'opposer à elle même. Lorsque je montre l'implication de Ford dans la montée du nazisme, c'est surtout pour jeter le personnage de l'Amérique sainte et démocratique dans son propre bûcher.

Évidemment que ce mièvre et ambitieux Rousseau, avec ses jérémiades insupportables informées surtout par sa lutte pour apparaître, est un chantre de la vision classique de l'Histoire ! Bien sûr. Montaigne était plus moderne ! Les comédiens qui rêvent de premiers rôles veulent brûler leurs rivaux, pas le théâtre ! Eh, eh.

Mais je n'irai pas me perdre dans ces méandres de couloirs d'école, j'y suis hors de mon élément, et surtout, ennuyé à mourir. Je ne suis pas un intellectuel. Je suis un ouvrier en cavale. Un serf évadé. Je vous le répète, la salle des machines m'intéresse. C'est là que ça se passe. Qui, où, quand, comment. Je suis de toute façon trop con pour comprendre le reste, ceci dit sans la moindre ironie. Quand Foucault ouvre sa gueule, voyez, je suis déjà perdu.

5- Oui. Tout à fait. J'en prends le droit. Je laisse penser le lecteur. Je fais une lecture. Je ne spécule que le moins possible. Inutile de demander à Rowling de faire de la littérature, inutile de me demander à moi de produire du blabla. Un exemple : trois millions de bagnoles des années 50 roulent encore à Cuba. Cappicce ? Le fait lui même est subversif. Je groke ça. Toute la démarche du Mauvais Siècle est basée là-dessus.

6- Ouah. Je croyais ça moi aussi de Nietzsche. Y a longtemps. Relisez-le. Tout y est.

7- Je suis absolument sûr de ne pas avoir raison. Ça serait trop bête. Mais j'aime bien casser les murs. C'est ça que je fais, moi. Cambrioleur. Brigand. Time Bandit ! Démolisseur de mols mythes.

Merci d'avoir lancé ce débat, c'est fascinant !


Gros câlin,
&.

Franz Schürch a dit…

1- Ça fait des années que je savais qu'on sortirait cette question de l'esclavage ici, et il y en a bien d'autres que l'on pourrait évoquer: ce n'est pas le point. Je m'intéresse ici aux motivations qui poussent les hommes à faire des choix. Dans ce cas, je souligne que ceux qui ont choisi la démocratie ne l'ont pas fait par grandeur d'âme, c'est tout, et qu'un endroit où il y a de la place pour tout le monde est plus susceptible de convaincre un individu de faire la promotion de la liberté plutôt que d'ouvrir un conflit direct. Les esclaves ne sont pas ceux qui ont établi la démocratie en amérique (!): cela n'intéresse donc pas mon propos et le confirme plutôt.

3) Ce que tu dis ici n'intéresse pas vraiment non plus mon propos: toutefois, si la démocratie en s'établissant et en constituant un état le fait en étant mue selon la structure de la volonté de tous (et cela, en passant, est possible théoriquement même si tous ne sont pas impliqués), ça pourrait expliquer en partie ce qui te dérange dans l'état.

6)(Ouah. Je croyais ça moi aussi de Nietzsche. Y a longtemps. Relisez-le. Tout y est)
Ça c'est extrèmement grossier et vainement provocateur. Comme le fait de me vouvoyer à présent.

99) Tu es beaucoup trop vite sur la gachette: tu as dû lire mon texte plein de faute pendant que je m'efforçais de tenter de trouver un moyen de le faire disparaître: maudit internet et quelle anarchie (tout échappe décidément à celui qui veut contrôler quelque chose).

100) Je ne suis pas fâché: j'aime bien m'engueuler, surtout sur de telles questions. Je ne peux le faire, toutefois, qu'avec quelqu'un qui essaie de dire la vérité et qui cherche le bien. Tu viens de dire ne pas faire cela: or si c'est le cas, tu ne peux rien critiquer, même pas l'hypocrisie puique l'hypocrisie ne peut être mauvaise que si la vérité est bonne.Mais tu savais déjà ces enfentillages.

Je t'embrasse mille fois.

Franz Schürch a dit…

GRrrrrrr.. Encore pleins de fautes! Quel enfantillage! Et moi qui suis en train de me ruiner sur cette connexion de merde.
Joyeux noël. J en'écrirai plus jamais rien.

Anonyme a dit…

McComber conçoit l'histoire comme les savants conçurent la bombe. C'est une blague. C'est toujours un plaisir de d'entendre qu'on agit pour agir. En marche vers la tyrannie populaire! Démolir un mythe, en créer un autre! Quand je suis incohérent, je le suis en tabarnak.

J'imagine l'Histoire Officielle(quel nom affreux!) attaquée par l'histoire marginale(pire!). Je dis n'importe quoi, mais j'ai l'impression que vous opposé au concept d'histoire un concept identique, de la même manière que vous dîtes opposer la morale à la morale.
Je dis n'importe quoi, merde.

Anonyme a dit…

opposez et shit à toutes les autres fautes!