mercredi 25 novembre 2009

S'il y en a un autre ostie qui dit "poser la question c'est y répondre" je le tue ou me suicide, ou mieux, produit dans un éclat explosif et parfait un heureux mélange des deux. Poser la question, n'en déplaise aux illettrés, ce ne sera jamais y répondre. Répondre à la question c'est y répondre. La poser, ou du moins en poser une intéressante, c'est déjà pas mal, mais ce n'est toujours que la poser.

dimanche 22 novembre 2009

WHEN IT'S COLS I'D LIKE TO DIE

Je ne sais ce qu'est le froid. Le froid fait peur à tout le monde. Tout est froid. Je m'en fout. C'est quand il fait froid que le coeur pompe et bat et qu'on s'excite et que les baisers sont chauds, mais pas de cette chaleur morte et affadie des mauvaises plages, de la chaleur aiguisée qui brûle. Le soleil et la glace sont des partenaires parfaits.

samedi 21 novembre 2009

J'ai vérifié, honte à moi! Ils appellent ça le TAS. Ils ont un acronyme! J'appelle à l'aide, au secours, décidément j'en ai trop enduré. Je vais me faire une soupe alpha bits pleine d'acronymes remplis de ciguë ou d'arsenic ou de curare et vais enfin en finir avec toutes ces insupportables diminutions.
Une psychologue à la radio parlait l'autre jour -- excusez-moi si je me trompe, j'en ai le cerveau tout estourbi -- de trouble affectif saisonnier. Il semblerait que des gens seraient, à l'approche de l'hiver, soudain pris d'un syndrôme objectif, incontrôlable, maladif, malheureux, écrasant que l'on nomme dépression, mais que cette dépression serait levée aussitôt les premières lueurs du printemps. S'attelant hardiment à la tâche de démêler tous les noeuds de ce mystère insondable, les psychologues ont pointé du doigt l'absence de lumière l'hiver qui pourrait avoir sur l'organisme humain des conséquences dépressives, mais leurs recherches à cet égard ne donnant que peu de résultats probants, en sont venus à la conclusion qu'il faudrait sans doute accuser une combinaison de facteurs.

S'il vous plaît sauvez-moi de cet univers impossible qui veut faire mourir les accents circonflexes sur les i et tout ce qu'il reste de lumière avec. Je savais bien qu'en tuant les cîmes on trouverait le moyen de tomber plus bas que le fond du baril!

C'est l'hiver criss, et l'hiver il fait froid et noir et les paresseux et les couards sont malheureux de ne pas être des carpes qui reposent dans l'eau et au soleil. Voilà tout. Tant pis pour eux. Ils ne savent pas ce qu'ils manquent les joues coupées par le froid, avec des épaisseurs de pluie du ciel crystalisée en mottons denses partout sur la rue qui ensevelissent les voitures et les passants endormis, et des glaces qui craquent et chantent quand on marche dessus et la bouche qui fume comme un dragon sans cigarette. Dieu que j'ai hâte!

mardi 17 novembre 2009

Tiens j'en ai assez de gribouiller des niaiseries, vais me remettre à chanter et jouer de la guetar, au moins, même tout seul, je vais avoir un peu de plaisir.

lundi 16 novembre 2009

I'm not a husband to my wife
I'm not a father to my children
I'm not a friend to my friends

I'm nothing


Tony Soprano, The Sopranos, episode 12 (Isabella), saison 1.


Comme c'est étrange, Tony a lu Levinas... et l'a compris comme s'il avait aussi réfléchi après l'avoir lu.

dimanche 15 novembre 2009

Ragouch focuses on the good times, Meadow can't park the car.


It's all a big nothing.
And then not.

Alles ist weniger als es ist
Alles ist mehr.


I've got this yearning burning feeling inside me
Deep inside me
And it hurts so bad


samedi 14 novembre 2009

Notes de lecture

"Non je ne sais pas s'il est possible de regarder un incendie sans un certain plaisir." Voilà, mot pour mot, ce que me dit Stépane Trofimovitch, de retour chez lui après un incendie nocturne dont il avait fortuitement été témoin, et encore sous la première impression du spectacle. Il va de soi que le même amateur du feu nocturne se jettera lui-même dans le feu pour sauver un enfant ou une vieille femme pris dans les flammes; mais cela, n'est-ce pas, c'est tout à fait autre chose."

Dostoïevsky, Les démons



Mais est-ce vraiment tout à fait autre chose? Ou n'y a-t-il pas un lien important entre cette ivresse devant le feu et la générosité et la force de ceux qui savent se sacrifier?

jeudi 12 novembre 2009

Il y a quelques jours, un article d'André Habib a été commenté par un journaliste en des termes qui m'ont semblé étranges. Ce n'est pas la première fois que je rencontre ce type d'étrangeté ou pour le dire plus crûment, cette suffisance professionnelle de ceux qui savent faire court et tourné selon le goût du jour pour la seule raison qu'ils n'ont rien d'intéressant ni de difficile à dire, qui me semble assez bien décrite ici par Platon en terme de servilité:

Ainsi se comportent l'un et l'autre, théodore. L'un, qu'une réelle liberté, un réel loisir ont formé, celui précisément que tu nommes philosophe, peut, sans qu'on s'en indigne, faire figure de simple et de bon à rien quand il choit en des offices serviles, et ne point savoir, par exemple, comment s'installe une couverture de voyage, comment se relève un mets ou s'assaisonnent en flatteries les discours. L'autre peut, de tout cela, faire sagace et prompt service. Mais il ne saurait relever son manteau sur l'épaule droite à la façon d'un homme libre ni s'adapter à l'harmonie des discours pour dignement chanter la réalité de vie que vivent et les dieux et les mortels bienheureux.

mardi 10 novembre 2009

WIKIPEDIA

Je suis un peu désespéré et ne sais que faire ni que dire. J'ai eu beaucoup de plaisir à apprendre ou penser apprendre ces dernières années en lisant des articles à propos de sujets qui m'intéressaient sur Wikipedia. Aujourd'hui, ce que je fais rarement, je cherchai à propos d'un sujet que je connais un peu, sur la querelle des universaux au Moyen-Âge où l'on parlait bien sûr aussi d'Aristote et de Platon, sources essentielles pour les penseurs moyenâgeux. Quelle surprise et désespoir me pétrifièrent lorsque je découvris non seulement en français (qui souvent sur Wikipedia a malheureusement beaucoup à envier à l'anglais), mais en anglais aussi, quantité d'erreurs, de falsifications et de torsions maladroites (et je ne parle pas ici de simplifications pouvant être justifiées par un souci pédagogique ou par un effort de vulgarisation). Enfin, peut-être le caractère pointu du sujet est-il en cause, mais cette expérience me remplit de doute sur ce qui m'enthousiasmait au départ, sur cette formule, et sur la véracité et la solidité des articles dont je peux moins facilement juger de la valeur.

mercredi 4 novembre 2009



Et encore, pour rire... Toujours Les démons.

Certes, on y parlait beaucoup d'amour, de l'amour qu'éprouvait un génie pour une certaine dame, mais, je l'avoue, cela laissa une impression de malaise. La petite silhouette bedonnante de l'écrivain génial aurait dû, je ne sais pas, lui interdire, à mon avis, de parler de son premier baiser... Mais -- et là encore, c'est assez vexant -- ces baisers, ils ne se faisaient pas trop comme chez le reste de l'humanité. Pour le génie, il faut absolument que du cytise pousse tout autour (du cytise, absolument, ou bien ce genre de végétal qu'il faudra que vous cherchiez dans la Botanique). En plus de ça, le ciel doit absolument avoir une sorte de teinte violette, laquelle teinte, bien sûr, n'a jamais été remarquée par aucun mortel, c'est-à-dire que, si, tout le monde l'a vue mais personne n'a su le remarquer, et "moi, vlan, je l'ai vu et je le décris, espèces d'imbéciles, comme la chose la plus banale qui soit". L'arbre sous lequel s'assied ce couple intéressant doit absolument avoir une sorte de couleur orange. Et ce couple-là, il est, je ne sais où, en Allemagne. Soudain, [...] le frisson d'exaltation parcourt le dos de Monsieur et de Madame. Après, il y a une espèce de sirène qui couine dans les buissons, Gluck se met à jouer du violon dans les ajoncs. La pièce qu'il interprète est nommée en toutes lettres, mais personne ne la connaît, de telle sorte qu'elle aussi, il faudra la chercher dans un dictionnaire de musique. Sur ces entrefaites, un brouillard blanc se met à tournoyer, il tournoie, il tournoie tellement qu'il ressemble plus à un million de coussins qu'à du brouillard. Puis, d'un seul coup, tout disparaît, et le grand génie traverse la Volga, en hiver, par un temps de redoux. Deux pages et demie sur cette traversée, mais, tout de même, il tombe dans un trou d'eau. Le génie est en train de se noyer -- vous pensez qu'il se noie? Jamais de la vie; tout ça, c'est pour dire qu'au moment où, ça y est, il se noie complètement, il avale de l'eau, il voit luire devant lui un petit glaçon, un minuscule petit glaçon gros comme un petit pois, mais pur et transparent, "telle une larme gelée", et dans cette larme-là se reflète toute l'Allemagne, ou pour mieux dire, le ciel de l'Allemagne, et que la lumière en arc-en-ciel de ce reflet lui rappelle cette fameuse larme qui, "t'en souviens-tu, se forma dans tes yeux quand nous partagions l'ombrage de l'arbre d'émeraude et que tu t'exclamas joyeusement: "le crime n'existe pas!" "Non, répondis-je, au bord des larmes, mais s'il en est ainsi, alors, les justes n'existent pas non plus." Et nous fondîmes en sanglots et nous nous séparâmes à jamais."
Racolage

... des poètes qui, à défaut de thèse et de talent, se promenaient en bottes et blouses paysannes...

Dostoïevsky, Les démons