jeudi 31 janvier 2008

Qu'est-ce qu'une nouvelle?

Est-ce une nouveauté que la mort est partout et que derrière chaque coin de rue se cache un vent trop fort qui risque de faire tomber un arbre lourd sur nos toits ou sur nos têtes?

Est-ce une nouveauté que souvent le plus fort de ces vents, il est soufflé par les hommes?

Est-ce une nouveauté qu'il est soufflé souvent sans savoir pourquoi?

Et pourquoi de la nouveauté?

Est-ce pour oublier toujours plus fort ce qui n'est absolument pas nouveau: que nous allons tous mourir violemment et qu'avant cela nous aurons tous commis des fautes irréparables?

Allez, changez donc de chandail, couper vos cheveux et faites un peu d'ordre dans vos maisons, puisqu'il n'y a rien d'autre à faire.

Une vrai nouveauté, c'est étrange, c'est inusité, et ça ne passe pas à la télévision à 22h sous l'impulsion d'une voix mince qui ne veut que faire son travail. Une vraie nouveauté ça ne s'oublie pas. Et une vraie nouveauté, ça ne nous laisse pas passer à une nouvelle nouveauté dès la seconde suivante.

Et si la nouveauté c'était d'avoir le regard assez chaud pour ne pas vouloir passer à quelque chose d'autre et si c'était aimer assez la lumière pour souhaiter brûler avec elle plutôt que d'oublier?

Alors il y aurait des feux partout et ça ce serait neuf.

dimanche 27 janvier 2008


Il fait ce matin un soleil étonnant. Ce n’est pas qu’il soit très chaud, non, au contraire, c’est même plutôt parce qu’il est délicat. Son éclat pénètre partout, oui, sauf bien sûr dans quelques replis citadins, mais avec tact il n'impose que sa lumière, douce et transparente, sans oser étouffer le froid. Sans chaleur, le corps un peu tendu et frais, la lumière est pénétrante et plus révélatrice.



Ce n’est pas pour rien que la fille qui dans le froid lève le col de son manteau et le serre sur soi câlinement, l’œil gai et le pas vif, est plus belle que celle qui se vautre avachie dans le soleil cuisant.



Ce n’est pas parce que celle qui a froid appelle un mâle qui trouve ainsi prétexte à faire valoir sa vigueur qu’on la trouve belle. Elle est belle parce qu’elle est vraie et vive et qu’elle rend tout vivant autour d’elle avec sa grâce dans la résistance. La béatitude, elle, n’est qu’une mauvaise mort.


vendredi 25 janvier 2008

In the end all mastery is a masterful cry.

mardi 22 janvier 2008

Et puis à l'instant j'ai une petite envie de dire des choses qui vont déplaire à beaucoup de gens.

Et le plus amusant c'est que je déplairai sans doute à d'autres que ceux que l'on croit. Mais comme je dis toujours, les gens, il faudrait s'en débarrasser le plus souvent possible.

Mais je me retiens.
Pour quelque temps.


Parce que des gens, quoi que l'on fasse, il y en a partout. Et beaucoup plus précisément là où on les attend le moins. N'est-ce pas? Oui, oui, entendez-vous, vous tous qui pensez être autorisés à pointer du doigt lorsque l'on parle des gens?

Je suis, pour ma part, le premier des gens. Et s'il vous plait présentez-vous Monsieur, vous dont la lame est si vive pour couper la tête de ceux qui sont déjà morts.
Avez-vous vu le soleil? Le soleil! Celui-là. L'avez-vous vu? Avec ses bubons explosifs? Je vous préviens, il n'a rien d'une plage.

Mais pour ceux qui savent comprendre, il y a, comment dire, quelque chose d'attachant dans toutes ces effusions.
Excusez-moi, je dois dire de mémoire puisque c'est parfois nécessaire. S'il y avait des inexactitudes intolérables, ceux qui voudront faire duel verront bien sûr sans les comprendre toutes les portes s'ouvrir jusqu'à moi. Alors Proust maintenant dans Sodome:

La règle chez l'homme, qui comporte des exceptions naturellement, est que les durs sont des faibles dont on n'a pas voulu et que les forts, se souciant peu que l'on veuille ou non d'eux, ont seuls cette douceur que le vulgaire prend pour de la faiblesse.

mercredi 16 janvier 2008


Ce matin s’est levé un soleil inexact
Toute résistance est inutile
La mer blondit
Et meurt
Au bout du vent

Sans constance


Rien ne nous reste
Et tout de même il faut tenir

On dirait la rue la pluie quand il pleut sur la rue
Oui je sais
Que les lumières dans l’eau se reflètent
Et montrent le ciel qui sous la rue se dédouble
Oui

Je ne bégayerai pas


Quelle heure est-il?
Il n’est pas d’heures en nos pays
Je vous en prie ne dites plus rien
Monsieur est mort pendant la nuit

mardi 15 janvier 2008

Peut-être faudrait-il arrêter un jour de ne pas comprendre que la violence est beaucoup plus douce qu'il n'y paraît.


À propos des Sopranos:

The sad clown
The happy wanderer
The strong silent type

Who is this about?
Et qui se bat contre qui?

samedi 12 janvier 2008





In a re dé im voilà fi
Je me suis réparé
Et ne me réparerai pas

Tous les contrastes aussi sont inutiles
Et il y a des rochers qui percent hors de l’eau
Et qui fascinent ceux qui font des tours
Autour de la terre

Je me suis voilà repris
et toutes mes dents feintes extravagances dehors

il pleut et le sang dans les globules ou l’inverse
il y a de la viande partout
lampadaires bulles des voitures immobiles et des accidents faim
il n’y aura pas de chemin clair
N’importe quand et tous les piétons importants
de répétitif et redondant en révolté

N’importe qui sera contraint un jour

Tous les morceaux
bien sûr il y a des morceaux partout – il ne faut pas en rire
les feux les plus anciens sont encore violents
même si des corps éteints sont couchés dessus

dans la pluie il y a toujours des couleurs
et dehors aussi

Mais si c’est drôle ou si c’est insuffisant
surtout le soir rire et répétitif tous les

Bonjour je m’appelle Madame…
Il est inutile de me présenter

N’importe qui un jour sera contraint de saccager les alentours

mardi 8 janvier 2008

Quand je vomis j’ai l’impression d’habiter dehors

Et je ne parle pas de moi bien sûr
Mais de tous ceux qui ont faim
Et qui éliminent plus vite qu’ils ne voudraient ce qu’ils avalent

Je comprends ce que je mange
Je comprends ce que je mange
Je comprends ce que je mange

Et s’il faut couper des fruits au couteau
Alors c’est toujours nu
Avec des murs des assiettes des comptoirs et des fenêtres impeccables
Je l'avais dit: de la boue noire. Regardez donc dehors! Et dire que personne jamais ne me croit.

samedi 5 janvier 2008


Wilde, dans Gray, pour faire suite à la discussion précédente:

There are only two kinds of people who are really fascinating -- people who know absolutely everything, and people who know absolutely nothing.

Et puis, juste pour le fun:

In the wild struggle for existence, we want to have something that endures, and so we fill our minds with rubbish and facts, in the silly hope of keeping our place. The thoroughly well informed man,–that is the modern ideal. And the mind of the thoroughly well informed man is a dreadful thing. It is like a bric-à-brac shop, all monsters and dust, and everything priced above its proper value.

Et puis vraiment, vraiment juste pour le plaisir:

They get up early, because they have so much to do, and go to bed early because they have so little to think about.

jeudi 3 janvier 2008

SANS TITRE


Et puis que dire de ces vomissures du 31 décembre à Radio-canada? Tous les rigolos ensemble qui se beurrent les uns sur les autres en traitant tous ceux qui n’habitent pas dans le Mile-End de demeurés.

Je ne suis pas sûr que le meilleur moyen, actuellement, de convaincre des gens qu’ils n’ont pas raison est de les traiter d’imbéciles. La majorité n’a plus peur du ridicule.

Mais pour les convaincre sérieusement, de toute façon, c’est sûr qu’on ne peut pas compter sur nos journalistes ou sur toute cette bande d’intellectuels autoproclamés et de zartistes pseudos qui pullulent, qui ont lu dans toute leur vie trois chapitres de livre (quand ils étaient jeunes), feuillettent à présent chaque année (pour pouvoir en parler) quelques pages d’un ouvrage de douzième ordre et qui pensent que des exemples de cinéma sérieux, c’est American beauty et Amélie Poulain tout en faisant semblant de trouver que Bruno Dumont c’est très intéressant.


Les intellectuels et les journalistes (même combat), ça chante bien plus faux qu’Alicia Keys! Et on ne peut certes pas espérer d'eux qu'ils soient un jour capables de convaincre raisonnablement qui que ce soit de quoi que soit, parce qu’ils comprennent encore moins ce qu’ils pensent que les méchants d’Hérouxville. Mais ça parait bien, dans le Mile-End, de rire des demeurés qui n’ont pas compris le World Beat et c’est tellement plus facile d’avoir l’air intelligent en riant avec tous ses amis de quelqu’un de gêné et maladroit que de se salir les mains un peu dans l’intelligence pour vrai et les vrais efforts qu’elle demande.


Nietzsche avait raison c’est sûr, qui disait quelque part qu’il n’y a rien de pire que de voir ses idées défendues par un imbécile. Amène-moi loin loin d’Hérouxville qu’ils chantaient les deux autres, tout remplis qu'ils sont de si haulte sapience. Non mais, ch’sais vraiment plus où aller moi.

mercredi 2 janvier 2008

Affinités électives

Avez-vous entendu le hit d'Alicia Keys qui tourne partout: "no one"? Elle fausse du début jusqu'à la fin. Pas une note de juste. C'est... c'est... plusieurs... voies de fait! Et tout le monde en redemande et ça rejoue et on aime ça. ????? Pourquoi? Il faut que quelqu'un m'explique. Les gens font semblant pour plaire à quelqu'un, pour ne pas décevoir un de leurs amis "malentendant" qui trouve ça bon, ou pour ne pas faire de peine à tous ces vendeurs de disques qui ont tellement de misère depuis que tout le monde download tout. La seule explication, c'est la pitié. Il n'y en a pas d'autre. C'est comme Simple plan avec leurs back vocals de Bon jovi. Tout le monde est soûl ou quoi? Mais s''il vous plait quelqu'un, sortez-moi de ce cauchemar.