mercredi 25 février 2009

Et puis merde, aussi bien en revenir aux bases.

Alors, pour Vareuse http://vareuse.blogspot.com/ qui fait des titres abdigradationnistes.



Larmes

Je n’ai pas vu le temps j’ai mangé la salade
Tu croquais à belles dents mes vieux membres malades
Te souviens-tu des lents coups de mer en saccade
Des humeurs dans le vent de la première noyade

Les autres en rang nous regardaient pâlir
Nous avons vu leurs yeux, leurs têtes, leur mains pourrir
Dans l’eau pour chacun d’eux pendait une lyre
Un instrument qu’on noue autour des cous pour rire

Je sais qu’on ne mange plus quand on aime assez fort
Tous les bruits sont sans nom tous ceux qui meurent ont tort
Ils nous ont vus noyés dans la mer sur le sable

Nous savions bien qu’ensemble on doit ouvrir la bouche
Tu leur a tous montré qu’ils n’étaient que des mouches
Qu’à présent nos chants muets et mouillés les accablent

dimanche 22 février 2009

C'est amusant parce qu'Achille , c'est celui qui se fâche, qui abandonne les Grecs, qui boude parce qu'on a été injuste envers lui et qui ne revient charcuter un troyen que parce que son ami est mort. Pourtant il n'y a rien d'égoïste dans la colère d'Achille et son Ubris est assez juste pour définir la mémoire d'un peuple.
C'est amusant, dis-je, parce que la vie n'est pas un mauvais film.
Bon, alors je vais essayer de dire des choses sans me tromper. J'aimerais parler du grand film que sont les Sopranos et de la thèse sur la Bullshit et la manipulation qui est présentée là. J'aimerais parler de l'école. J'aimerais parler du mensonge quotidien que nous sommes tous quand nous n'essayons pas d'être assez grands, mais voilà que je redeviens stupide, sentencieux et mauvais.
Mais à chaque fois les mots justes me semblent les plus mauvais et les maladresses assez justes.
Il faudra que je me corrige de cela.
Bien sûr vous vous en foutez et vous avez raison.

J'aimerais dire des choses à propos de Kovalev et de Montréal et parler d'Achille et parler de cette histoire que l'on raconte sur ce blond lourd et élégant qui marcha un soir seul entre son arène et sa maison dans la tempête de neige et le vent du nord qui est le nôtre. Mais je suis tellement imbécile que je me limite encore à des allusions vagues.
Je suis un imbécile. Tout le monde le sait. Je parle dans des mots qui sont si banals et généraux qu'ils ne veulent plus rien dire, en fait qui sont bien plus maladroits encore que ce qui ne veut rien dire. Parfois je m'excite et fait des phrases, et alors on a raison de rire. Je suis désolé. Je vais essayer d'être meilleur.

jeudi 19 février 2009

"Varvara petrovna, offensée, voulut se jeter à corps perdu dans les "idées nouvelles" et inaugura chez elle des soirées. Elle invita des hommes de lettres et on lui en amena tout de suite une grande quantité. Après, ils vinrent d'eux-mêmes, sans invitation; le premier amenait le suivant. Jamais encore elle n'avait vu hommes de lettres pareils. Ils étaient vaniteux jusqu'à l'invraisemblable, mais ne s'en cachaient pas le moins du monde, comme s'ils voyaient là un devoir. Certains (quoique pas tous, loin de là) se présentaient déjà pris de boisson, mais comme s'ils y trouvaient une beauté particulière qu'ils auraient juste découverte depuis la veille. Tous, jusqu'à l'étrange, ils s'enorgueillissaient d'on ne savait quoi. On lisait sur tous les visages qu'ils venaient juste de découvrir une espèce de secret d'une importance toute particulière. Ils se querellaient et se faisaient un honneur de ces querelles. Il était difficile de savoir ce qu'ils avaient écrit précisément; mais il y avait là des critiques, des romanciers, des dramaturges, des satiristes, des accusateurs."

Dostoievsky, Les démons