Et puis que dire de ces vomissures du 31 décembre à Radio-canada? Tous les rigolos ensemble qui se beurrent les uns sur les autres en traitant tous ceux qui n’habitent pas dans le Mile-End de demeurés.
Je ne suis pas sûr que le meilleur moyen, actuellement, de convaincre des gens qu’ils n’ont pas raison est de les traiter d’imbéciles. La majorité n’a plus peur du ridicule.
Mais pour les convaincre sérieusement, de toute façon, c’est sûr qu’on ne peut pas compter sur nos journalistes ou sur toute cette bande d’intellectuels autoproclamés et de zartistes pseudos qui pullulent, qui ont lu dans toute leur vie trois chapitres de livre (quand ils étaient jeunes), feuillettent à présent chaque année (pour pouvoir en parler) quelques pages d’un ouvrage de douzième ordre et qui pensent que des exemples de cinéma sérieux, c’est American beauty et Amélie Poulain tout en faisant semblant de trouver que Bruno Dumont c’est très intéressant.
Les intellectuels et les journalistes (même combat), ça chante bien plus faux qu’Alicia Keys! Et on ne peut certes pas espérer d'eux qu'ils soient un jour capables de convaincre raisonnablement qui que ce soit de quoi que soit, parce qu’ils comprennent encore moins ce qu’ils pensent que les méchants d’Hérouxville. Mais ça parait bien, dans le Mile-End, de rire des demeurés qui n’ont pas compris le World Beat et c’est tellement plus facile d’avoir l’air intelligent en riant avec tous ses amis de quelqu’un de gêné et maladroit que de se salir les mains un peu dans l’intelligence pour vrai et les vrais efforts qu’elle demande.
Nietzsche avait raison c’est sûr, qui disait quelque part qu’il n’y a rien de pire que de voir ses idées défendues par un imbécile. Amène-moi loin loin d’Hérouxville qu’ils chantaient les deux autres, tout remplis qu'ils sont de si haulte sapience. Non mais, ch’sais vraiment plus où aller moi.
18 commentaires:
Votre commentaire est intéressant.
Je note que vous ne semblez pas apprécier la culture populaire, comme les films American beauty et autres. Est-ce que je me trompe ?
J'apprécie beaucoup la culture populaire. Je n'apprécie pas la culture pseudo-intellectuelle.
La frontière entre les deux me semble plutôt ténue.
J'ai l'impression qu'elle est assez tranchée pourtant: la culture populaire, ce n'est pas American beauty, mais star wars, le seigneur des anneaux ou Die Hard, etc. La culture pseudo-intellectuelle se construit précisément en méprisant cette culture populaire et en se plaçant au-dessus d'elle pour la critiquer de façon souvent totalement affectée et irréfléchie.
Je pense comprendre ce que vous voulez dire. Merci des éclaircissements! :)
Merci des questions.
Et le même Friedrich disait dans Zarrathoustra que le pastiche et la parodie, tout en faisant semblant de le combattre, renforcent le monde établi.
Exactement!
Heille &, où dans Zara, t'as trouvé ça?
Stie, je ne le retrouve pas dans mes notes. Je me serais gourré de bouquin ?! Pas certain. Je n'ai pas amené ce livre en voyage. Je le regrette d'ailleurs tous les 3 jours.
d'aiileurs, si friedrich avait eu la chance d'écouter neil young, il aurait pu relever ceci:
"You are a man, you understand.
You pick me up
and you lay me down again.
You make the rules,
you say what's fair,
It's lots of fun
to have you there" (I am a child)
cela aurait pu lui éviter d'écrire "...mon matin, mon jour, mon oeuvre" à la fin du zarathoustra...
Câlissssss…
J'habite le Mile-End et pourtant je n'aime pas les films de Bruno Dumont et ne méprise pas les gens d'Hérouxville. D'ailleurs, je me souviens avoir ri (jaune) en visionnant un reportage de la SRC dans lequel on voyait une armada de médias et de musulmanes "émancipées" débarquer avec des plateaux de baklavas (les pattes d'ours, en face, ça fait moins chic). On aurait dit une forme de colonisation à l'envers, comme lorsqu'on présentait aux tribus de "sauvages" des miroirs et autres objets qui brillent. Par ailleurs, en dehors des discours hasardeux de son maire, je n'éprouve que sympathie pour ce village à la population silencieuse venu jeter une petite crotte de nez sur l'égo du québécois moderne (vous en reconnaîtrez beaucoup parmi les "chroniqueurs" des médias, qui se sont empressés de dire qu'il faudrait fermer le micro à ces imbéciles de paysans). Celui-ci, affublé de honte, pris d'effroi à la sensation de cette main glacée surgie d'en dessous du lit pour lui aggriper la cheville, s'est retrouvé tout hagard que l'on vienne contredire ses vélléités post-modernes (surtout quand il a appris que des médias internationaux s'intéressaient au village en question, lui qui est pourtant avide de vanter sa salade aux étrangers). Le malheureux croyait enfin pouvoir jouir tranquillement de son Québec festivisé, se repaître jour après jour de son identité libérée de tous les jougs culturels (méchants américains, prétentieux français, etc.) et se glausser à jamais du nouvel empire du Bien dont notre province serait désormais la maison-maire. Un état vert, tolérant, libéré de toute religiosité et surtout de toute notion élitiste... Parce que c'est bien pour se placer lui-même au coeur d'une élite définitive (une élite qui ne pourvoie à rien d'autre que son autosatisfaction) qu'il lui faut perpétuellement dresser en épouvantail les vieilles élites déjà mortes (littéraires, artistiques, politiques). Mais bien sûr cette nouvelle élite, la sienne (qui vient sublimer toutes les autres mais en éliminant tout ce qu'elles contenaient de substance et de sagesse), ne doit pas dire son nom... Chut...
D'accord avec vous aussi M. Franz sur la culture populaire. Ceci dit, n'oublions pas non plus que regarder le Seigneur des Anneaux en buvant un bon cru et en piquetant des olives, cela aussi peut être une forme de snobisme. Ou alors, pour compenser, buvons du Pepsi devant un Rohmer... À bon entendeur.
Merci pour ce commentaire. Tout, bien sûr peut être fait avec snobisme. Et tout peut être fait avec profondeur. Le snobisme, c'est simplement la pose qui ne s'intéresse pas authentiquement à l'objet dont elle fait semblant de se préoccuper et qui n'est au fond qu'un prétexte pour se montrer soi-même. Snobisme, qui parait-il est une contraction de sans-noblesse: peut-être que la noblesse, c'est le mépris de la lâcheté de celui qui s'intéresse trop à soi. Et peut-être que la vulgarité consiste à user tout son temps à faire son auto-promotion et à s'agiter à cette besogne d'autant plus que l'on montre son incapacité totale à s'intéresser vraiment à quoi que ce soit.
On est d'accord.
SNOB, adj.
Étymol. et Hist. A. Subst. 1843 le Snob, sobriquet donné à un personnage vulgaire et mal éduqué (Souvenirs du chevalier de Cussy, publ. par Marc de Germiny, Paris, 1909, t. 2, p. 229 d'apr. F. Baldensperger ds R. Philol. fr. t. 24, p. 113); 1857 « personne qui veut se donner des airs d'être de la bonne société et le fait avec ostentation » (Thackeray, Livre des Snobs, trad. Guiffrey, p. 107 ds Bonn., p. 137). B. Adj. a) 1857 « qui a les travers d'un snob » (Forgues ds R. des Deux-Mondes, XI, 636); b) 1881 (Rigaud, Dict. arg. mod., p. 349: Snob, Snoboye. Noble, beau, correct, − dans le jargon du peuple). Empr. à l'angl. snob, terme pop. d'orig. obsc., peut-être dial., désignant un cordonnier ou un savetier (1781 ds NED), empl. dans l'arg. de Cambridge pour désigner celui qui n'est pas universitaire, et désignant plus gén. une personne de bas niveau social (1831, ibid.), quelqu'un sans éducation ni bon goût (1838, ibid.), d'où son empl. répandu par l'ouvrage de (W. M. Thackeray, The book of snobs, 1848, ibid.) dont la trad. est citée ds Bonn., loc. cit. L'empl. adj. corresp. à l'angl. snobbish att. dep. 1840 (NED.).
Une dernière :
Snob
1781, "a shoemaker, a shoemaker's apprentice," of unknown origin. It came to be used in Cambridge University slang c.1796 for "townsman, local merchant," and by 1831 it was being used for "person of the ordinary or lower classes." Meaning "person who vulgarly apes his social superiors" arose 1843, popularized 1848 by William Thackeray's "Book of Snobs." The meaning later broadened to include those who insist on their gentility, in addition to those who merely aspire to it, and by 1911 had its main modern sense of "one who despises those considered inferior in rank, attainment, or taste."
Et dans ASKOxford:We are often told that this originated as an abbreviation for the Latin phrase sine nobilitate 'without nobility', used to mark out those of a humble social background. None of our informants can agree on the circumstances in which this abbreviation was supposedly used: on lists of names of Oxford or Cambridge students; on lists of ships' passengers (to make sure that only the best people dined at the captain's table); as a marginal note in genealogies; on lists of guests to indicate that no title was required when they were announced. But the word snob (or in Scotland snab) is first recorded in the late 18th century as a term for a shoemaker or his apprentice. At about this time it was indeed adopted by Cambridge students, but they did not use it to refer to students who lacked a title or were of humble origins; they used it generally of anyone who was not a student. By the early 19th century it was being used to mean a person with no 'breeding', both the honest labourers who knew their place, and the vulgar social climbers who aped the manners of the upper classes. It was this latter group to whom the word has now become specially applied: those who patronize or ignore anyone they perceive as inferior in social position, education, or taste. It is quite possible that the phrase sine nobilitate may have appeared in one context or another, but we can't see why it would have given rise to a word for a shoemaker
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