Dans le plat déposé sur la table devant lui, il découvrit d’abord une tranche du muscle d’un animal, un animal d’assez grande taille et poilu que l’on retrouve dans certaines forêts. À côté de cette tranche, une flaque de liquide composé sans doute en partie du sang de l’animal avait été artistement versée. Puis, occupant une partie de la moitié opposée du plat, de longs végétaux de couleur verte avaient été étendus avec soin les uns contre les autres, comme si l’on avait voulu leur donner l’aspect d’une sculpture pas trop compliquée.
Celui qui avait décidé, un peu impoliment il est vrai, de s’abstraire de la conversation à laquelle il était mêlé avec les trois individus qu’il avait joints à cette table, prit dans sa main gauche une fourchette qu’il enfonça dans la tranche sanglante présentée sur le plat, puis dans la main droite un couteau dentelé avec lequel il découpa un morceau de la viande pour le porter ensuite à sa bouche.
Il piqua avec la fourchette qu’il tenait dans la main droite ce morceau d’un animal qui gisait dans son plat et referma ses dents sur la chaire humide et détendue de la bête morte. En mâchant, il sentait entre sa langue et ses dents se détacher ce que l’on appelle les fibres des muscles. Il les sentait se défaire ces fibres qui elles-mêmes sont faites de cellules qu’il ne sentait pas. Mais son nez et sa tête étaient envahis des odeurs de l’animal haut et poilu que l’on peut apercevoir vivant dans les forêts. Les odeurs n’étaient pas douces et molles comme celles du poisson qu’il avait rencontré plus tôt, mais fortes et dures comme celles d’une bête qui pue et sue entre les arbres terreux et qui n’a plus d’eau que ce qu’elle peut porter avec son sang dans sa chair sèche loin de la mer nourricière. Lorsque celui qui voulait s’enfermer loin des conversations avec la bête morte mais saignante qui gisait dans son plat croquait dans un de ces muscles, tout en se donnant entre sa langue et son palais avec un étrange abandon qui tenait plus de la tendresse que du relâchement de la mort, tous les intérieurs de cette chair affichaient une tenue honorable et sauvage face à ce qui la pénétrait pour la défaire.
Devant cette viande qui sentait le sang de la bête sèche vivant esseulée et se frottant aux feuilles des arbres qui tombent et craquent par terre l’automne, il pensait qu’il était approprié qu’on l’ait fait brûler avec un feu soutenu par des morceaux de bois. Cela avait parfumé les morceaux de sa chair d’animal du goût des arbres contre lesquels et à l’ombre desquels elle avait dû gagner sa raideur, son poil et la noirceur de son sang.
Celui qui avait décidé, un peu impoliment il est vrai, de s’abstraire de la conversation à laquelle il était mêlé avec les trois individus qu’il avait joints à cette table, prit dans sa main gauche une fourchette qu’il enfonça dans la tranche sanglante présentée sur le plat, puis dans la main droite un couteau dentelé avec lequel il découpa un morceau de la viande pour le porter ensuite à sa bouche.
Il piqua avec la fourchette qu’il tenait dans la main droite ce morceau d’un animal qui gisait dans son plat et referma ses dents sur la chaire humide et détendue de la bête morte. En mâchant, il sentait entre sa langue et ses dents se détacher ce que l’on appelle les fibres des muscles. Il les sentait se défaire ces fibres qui elles-mêmes sont faites de cellules qu’il ne sentait pas. Mais son nez et sa tête étaient envahis des odeurs de l’animal haut et poilu que l’on peut apercevoir vivant dans les forêts. Les odeurs n’étaient pas douces et molles comme celles du poisson qu’il avait rencontré plus tôt, mais fortes et dures comme celles d’une bête qui pue et sue entre les arbres terreux et qui n’a plus d’eau que ce qu’elle peut porter avec son sang dans sa chair sèche loin de la mer nourricière. Lorsque celui qui voulait s’enfermer loin des conversations avec la bête morte mais saignante qui gisait dans son plat croquait dans un de ces muscles, tout en se donnant entre sa langue et son palais avec un étrange abandon qui tenait plus de la tendresse que du relâchement de la mort, tous les intérieurs de cette chair affichaient une tenue honorable et sauvage face à ce qui la pénétrait pour la défaire.
Devant cette viande qui sentait le sang de la bête sèche vivant esseulée et se frottant aux feuilles des arbres qui tombent et craquent par terre l’automne, il pensait qu’il était approprié qu’on l’ait fait brûler avec un feu soutenu par des morceaux de bois. Cela avait parfumé les morceaux de sa chair d’animal du goût des arbres contre lesquels et à l’ombre desquels elle avait dû gagner sa raideur, son poil et la noirceur de son sang.
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TAMBOUILLE INTERNE
Sous la mer
Bat le coeur du volcan
Paisible respiration
Qui vendange les habitudes culinaires
Des adeptes de la nitroglycérine
Le sucre à haute dose
Le goût du suave sauvage
En toutes circonstances
Le plutonium d'ammoniaque
En guise de fleur de sel
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