lundi 3 mai 2010


J'ai découvert ces jours derniers, avec le livre de N.Baillargeon Contre la réforme qu'une bonne part de l'inspiration de la récente réforme de l'éducation au Québec était inspirée par une théorie qu'on appelle constructivisme radical. On peut percevoir assez aisément dans le langage et les schèmes de réflexion de la pédagogie qui voulait être imposée à l'école une origine qui renvoie à des réflexion et des influences philosophiques assez connues si l'on est un peu formé en la matière (souvent les philosophes influencent ainsi des gens sans qu'ils ne le sachent), mais je n'aurais jamais osé penser que ces influences étaient explicitement revendiquées dans une si totale incompréhension et une si complète naïveté par les acteurs de cette réforme.
Il se trouve qu'on enseigne aux enseignants futurs et qu'on corrige les actuels en les informant qu'il est avéré que le "monde extérieur" n'existe pas, ce qui explique le rejet de l'"enseignement" "autoritaire" de "savoirs" et la méfiance envers l'évaluation et la correction d'"erreurs". Je fais simple, mais je dis vrai et pourrais le montrer envers et contre toutes les nuances que ces gens souhaiteraient apporter pour ne pas perdre la face et avouer qu'ils ne font ce qu'ils font que parce qu'ils sont des couards, des cancres qui veulent se venger et des opportunistes qui souhaitent conserver leur pouvoir, leur travail et leurs subventions. Le plus drôle est qu'ils s'inspirent de Heidegger (à travers Foucault et les autres bien sûr) dans leur négation de la vérité correspondance (thèse qui dit que la vérité implique une adéquation entre les représentations du sujet et une réalité objective: imaginez un système d'éducation entier basé systématiquement sur la négation de cela, et bien c'est ce que vous avez), en ignorant que dans le paragraphe qui influence sans qu'ils ne l'aient lu ces ignorants qui se croient autorisés par lui à une conclusion sceptique, Heidegger dit ce qui suit:
"Du reste, le sceptique, s’il est factuellement, selon la guise de la négation de la vérité, n’a pas non plus besoin d’être réfuté. Pour autant qu’il est et qu’il s’est compris dans cet être, il a éteint l'existence, et avec lui la vérité, dans le désespoir du suicide".
Il semble que ce soit ce suicide que nous réserve le ministère de l'éducation et les départements des sciences de l'éducation. C'est vraiment "le bout du bout" comme on dit, de se faire enculer au point de se voir dérober la liberté de se suicider soi-même.

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