L'actualité n'est toujours que ce qu'elle est déjà. Qui en fait son idole s'assure de ne jamais être surpris par une nouveauté.
mercredi 30 septembre 2009
"Toute la terrifiante beauté de la tempête prit, dès lors, à ses yeux une nouvelle splendeur. Il avait dit ce que son âme aspirait à entendre, bien que sa raison s'en effrayât". De quelle manière simple et même désuète Tolstoï divise l'esprit humain en âme et raison! Flaubert n'eût pas écrit cette phrase; mais c'est le raffinement de son art qui en fait la limite.
George Steiner
samedi 19 septembre 2009
Qu'est-ce qu'on fait avec une grande quantité de cellules mortes?
Qu'est-ce qu'on fait?
Et bien si faire il y a c'est que mort n'est pas partout, alors allons, allons de divisions en éclats en déchirures toniques si mort il y a les cellules l'ignorent
Allons têtes fendues contre les herbes y voir
Bien sûr on ne sait pas ce que l'on dit
Il y a quelqu'un de couché sur la rue qui a raison
Oui oui et l'on se demande de quelle couleur est la porte
Et si je suis en retard
Misère misère et l'on est tout surpris
que le soleil encore avec le jour comme on dit
Nous impose sans nous voir
Ses explosions ordinaires
dimanche 13 septembre 2009
dimanche 6 septembre 2009
George Steiner, Tolstoï ou dostoïevsky
Il existe plus de "cent grand livres". plus de mille. Mais leur nombre n'est pas infini. À la différence du chroniqueur et de l'historien de la littérature, c'est des chefs-d'oeuvre que devrait s'occuper le critique. Sa fonction essentielle est de distinguer non pas entre le bon et le mauvais, mais entre le bon et le meilleur.
Là encore, l'opinion moderne tend à une vue tout autre. Une fois les joints du vieil ordre culturel et politique relâchés, elle a perdu cette assurance sereine qui permettait à Matthew Arnold de parler dans ses conférences sur l'art de traduire Homère, des "cinq ou six poètes suprêmes" du monde. Nous ne nous exprimerions plus ainsi. Nous sommes devenus des relativistes.
Mais n'abdiquons pas trop. Dans l'excès du relativisme se trouvent les germes de l'anarchie. La critique devrait nous rappeler le souvenir de notre haut lignage, l'incomparable tradition de l'épopée telle qu'elle se déroule d'Homère à Milton.
Comment, demandent-ils, ranger sous un même vocable l'Iliade et le Paradis perdu, que séparent des millénaires de faits historiques?
Nous leur répondrons que les antiques modes de définition et de compréhension ont plus de profondeur que les vicissitudes du temps.
Ce sont là quelques-unes des valeurs que j'évoquerai pour appuyer cette étude sur Tolstoï et Dostoïevsky. Ils sont les deux plus grands romanciers (toute critique, dans ses moments de vérité, est dogmatique [parce que la critique littéraire, faite comme il se doit, nait d'une dette d'amour]).
Il existe plus de "cent grand livres". plus de mille. Mais leur nombre n'est pas infini. À la différence du chroniqueur et de l'historien de la littérature, c'est des chefs-d'oeuvre que devrait s'occuper le critique. Sa fonction essentielle est de distinguer non pas entre le bon et le mauvais, mais entre le bon et le meilleur.
Là encore, l'opinion moderne tend à une vue tout autre. Une fois les joints du vieil ordre culturel et politique relâchés, elle a perdu cette assurance sereine qui permettait à Matthew Arnold de parler dans ses conférences sur l'art de traduire Homère, des "cinq ou six poètes suprêmes" du monde. Nous ne nous exprimerions plus ainsi. Nous sommes devenus des relativistes.
Mais n'abdiquons pas trop. Dans l'excès du relativisme se trouvent les germes de l'anarchie. La critique devrait nous rappeler le souvenir de notre haut lignage, l'incomparable tradition de l'épopée telle qu'elle se déroule d'Homère à Milton.
Comment, demandent-ils, ranger sous un même vocable l'Iliade et le Paradis perdu, que séparent des millénaires de faits historiques?
Nous leur répondrons que les antiques modes de définition et de compréhension ont plus de profondeur que les vicissitudes du temps.
Ce sont là quelques-unes des valeurs que j'évoquerai pour appuyer cette étude sur Tolstoï et Dostoïevsky. Ils sont les deux plus grands romanciers (toute critique, dans ses moments de vérité, est dogmatique [parce que la critique littéraire, faite comme il se doit, nait d'une dette d'amour]).
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